2021 – Semaine 45

Le vélo, le nouveau roi des villes

 


Un arrêté datant de septembre 2015 et pris par la ministre de l'écologie et le ministre de l'intérieur de l’époque avait permis la mise en place de panonceaux dits M12 au-dessous des feux tricolores des villes autorisant les cyclistes à griller les feux rouges. Ces panonceaux, qui comportent une figurine vélo et une ou des flèches indiquant la ou les directions pour lesquelles les cyclistes sont autorisés à franchir la ligne d'effet des feux, permettent donc aux cyclistes de ne pas respecter les feux rouges tout en cédant, « en principe », le passage aux piétons ou aux véhicules bénéficiant du feu vert.
Il y avait déjà, auparavant, la loi Badinter datant de 1985, qui avait décidé qu’un cycliste ayant brûlé un feu rouge, en cas d’accident avec une voiture, devait être quasiment toujours indemnisé par l’assureur du véhicule, même si son comportement était à l’origine de l’accident.
Il y a eu depuis un accroissement important du nombre de vélos, qui sont devenus à la mode pour des raisons écologiques, la mise en place de nombreuses pistes cyclables et, comme il fallait s’y attendre, le nombre de panneaux M12 s’est multiplié, surtout dans les villes où la « vague verte » a déferlé lors des dernières élections municipales.
Pourtant cette tolérance pour les cyclistes de pouvoir griller les feux rouges posent plusieurs questions. Pourquoi, alors que les automobilistes ou les 2 roues à moteur respectent les feux, les vélos sont eux autorisés à passer au rouge ?
Les cyclistes sont-ils donc si pressés qu’ils ne peuvent pas attendre 1 minute ou 2 que le feu passe au vert ?
Alors que le nombre de villes ayant instauré la limitation à 30 km/h ne cesse d’augmenter, ce qui signifie qu’un vélo roulera presque à la même vitesse qu’une voiture, pourquoi ce dernier, contrairement aux voitures et aux 2 roues à moteur, ne devrait jamais s’arrêter ?
Car il faut bien comprendre que cette tolérance est de nature à augmenter sensiblement le nombre d’accidents, à déstabiliser les automobilistes et à créer un sentiment de pagaille généralisée puisque certains cyclistes, qui sont devenus des maîtres en la matière, ne passent pas seulement quand il n’y a aucun piéton ou aucun véhicule dans la rue transversale mais se faufilent entre les voitures ayant le feu vert.
Certes les cyclistes sont vulnérables et fragiles et l'on se doit de les protéger mais c’est justement pour cela qu’il faudrait retirer au plus vite les panneaux M12 qui sont potentiellement accidentogènes.
Et même si le but recherché par ceux qui ont autorisé et mis en place ces aberrations est, outre le fait de favoriser le vélo, d'essayer de bannir les voitures des villes, ce qui est une chose plutôt discutable et utopique puisqu’elles deviendront bientôt toutes électriques, transformer, à cause des vélos, la circulation urbaine en une sorte de parcours dans la jungle n’est peut-être pas la chose la plus souhaitable.
Et puisque le nombre d’accidents de vélo ne cesse d’augmenter, il faudrait peut-être conseiller à ses usagers de réfléchir aux risques qu’ils courent, en particulier lorsqu’ils transportent leurs enfants en bas âge, non seulement d’être percuté par un véhicule à moteur mais aussi tout simplement parfois de chuter.
Quant aux piétons, à cause des pistes cyclables, ceux-ci doivent désormais, s'ils veulent rester en vie, regarder à droite et à gauche avant de pouvoir traverser la moindre rue et ce même s’ils le font sur le passage piéton et au vert.
La jungle je vous dis.