2022 – Semaine 11

Le virus, quel virus ?

 


Même s’il a été, pendant des mois, l’unique sujet de préoccupation des médias, aujourd’hui le virus n’a plus vraiment la cote. Tout d’abord parce que notre comportement vis-à-vis du COVID a changé, la somme gigantesque de 140 milliards dépensée pour lutter contre lui de 2020 à 2022 nous incitant maintenant à ne plus avoir recours à certaines mesures très coûteuses telles que celles qui ont accompagné les confinements et, même si les variants futurs se révèlent être plus dangereux que l’actuel, nous allons consacrer désormais le moins possible d'argent pour lutter contre cette pandémie. En effet il faut réaliser que la France, pour ne parler que d’elle, avait déjà une dette abyssale, le COVID ayant aggravé la situation, quand la guerre en Ukraine (un sujet chasse l’autre) est survenue. On peut d’ailleurs penser que ce n’est pas un hasard si Poutine a choisi précisément un moment où les pays européens étaient économiquement fragilisés pour lancer son offensive. Quoi qu’il en soit la hausse des prix de l’énergie va elle aussi accroître notre endettement en particulier parce qu’un certain nombre de mesures destinées, entre autres, à rendre plus supportable l’inflation pour les plus modestes devront être mises en place. Et puis la guerre, qui va ou non durer, et puis les sanctions contre la Russie qui, si elles sont maintenues et si elles conduisent vraiment les pays occidentaux à changer leurs organisations pour ne plus dépendre des exportations russes, vont être financièrement douloureuses et puis une crise économique, toujours possible.
Ceci pour dire que face à un avenir aussi incertain le COVID n’a plus vraiment sa place. C’est donc peut-être en partie pour cela qu'à un mois de la présidentielle nous abandonnons le port du masque en intérieur et que le pass vaccinal est suspendu même si, le 11 mars, avec presque 80 % de la population totalement vaccinée, nous avions encore 21.000 patients hospitalisés, 1.800 en réanimation et 134 décès avec une tendance à la hausse du nombre des contaminations. Et même si le port du masque et le pass vaccinal (ou sanitaire) redeviennent obligatoires dans quelque temps, suite à l’arrivée d’une nouvelle vague, il est presque certain que le COVID ne sera plus désormais notre préoccupation principale. Il n’y a plus d’argent ou, si vous préférez, la dette est trop importante pour que le « quoi qu’il en coûte » puisse être à nouveau envisagé pour le COVID-19. Nous allons donc espérer que nous connaîtrons bientôt la fin de la pandémie grâce à un virus que la mutation aura rendu presque inoffensif et, si ce n'est pas le cas, de toute façon nous ne ferons rien à part sans doute remettre nos masques et recevoir une quatrième dose.
Plus d’argent pour le COVID car des sommes importantes seront nécessaires pour atténuer les effets que l’invasion de l’Ukraine va avoir sur notre économie. C’est d’ailleurs sans doute en grande partie pour cela que le président-candidat qui, s'il ne commet pas dans le mois qui vient une gaffe monumentale, sera réélu, a ajouté dans son programme la retraite à 65 ans (et non pas 63 ou 64) pour ainsi régler radicalement un problème sensible de financement parmi d'autres.
Pour revenir au COVID je crois qu'il faut dire à ceux qui jugent que la levée des restrictions sanitaires est prématurée qu’il ne sera pas du tout interdit de continuer par exemple à porter un masque en intérieur et aussi à l’extérieur, même si le nombre de contaminations est faible, et je suis sûr que personne n’osera se moquer de ceux qui le feront.
Le virus, même s’il tarde peut-être à disparaître de la réalité sanitaire quotidienne, disparaîtra certainement d’abord de nos esprits et ce d’autant plus facilement que depuis 2 ans une lassitude certaine s’est installée. Aujourd’hui c’est la guerre en Ukraine, la guerre de l’inflation pour nous et nul ne sait vraiment comment tout ceci risque d’évoluer et même si l’Ukraine était obligée d'être pour un temps sous domination russe l’on peut espérer que lorsque les hostilités seront terminées la mise à l'écart de la Russie des échanges commerciaux continuera jusqu’à ce que le régime russe comprenne enfin qu’il convient de changer la forme de sa gouvernance, de renoncer à ses offensives militaires et de rendre à l’Ukraine son territoire et sa liberté. Et ce sera peut-être alors la fin d'un fléau probablement encore plus dangereux que ne l'était le virus.