2022 – Semaine 25

Et maintenant ?

 

Et maintenant qu’Emmanuel Macron a été réélu et bien qu’il n’ait obtenu qu’une majorité très relative aux élections législatives (44 députés manquants pour avoir la majorité absolue) il ne nous reste plus qu’à attendre un certain temps avant que tout ceci prenne fin, plus exactement, si l’on considère que le dimanche 23 mai 2027 sera la date du deuxième tour de la présidentielle et que cela marquera la fin de son second quinquennat :

Quelques réflexions toutefois. Tout d’abord il est à noter que la majorité très relative de Macron va l'obliger à se tourner pour certaines réformes, comme celle des retraites, vers le parti Les Républicains, parti qui ne sera peut-être pas disposé à apporter ses voix pour n’importe quoi. Certaines réformes annoncées avant la réélection risquent donc de ne pas se concrétiser et ce d’autant plus que l’article 49-3 ne peut plus être utilisé aussi souvent que par le passé. Cela sera donc susceptible de contrarier sérieusement la tranquillité présidentielle.
Ceci dit Emmanuel Macron utilisera vraissemblablement tout de même le subterfuge du « Conseil national de la refondation » qui a comme objectif d'associer les citoyens aux décisions politiques, en réalité de faire croire aux Français qu’ils sont écoutés pour les prises de décisions. On demandera entre autres à des associations et à des citoyens tirés au sort de faire des propositions mais le gouvernement ne retiendra que ce qu’il lui plaira. Pour la réforme des retraites, qui est un sujet vraiment sensible, un référendum sera peut-être malgré tout organisé par exemple pour savoir si l’âge de départ devrait être fixé à 65 ans, 64 ans et demi ou 64 ans trois-quarts.
La réforme du contrôle de l’immigration avec l’instauration de quotas, réclamée par LR, elle, ne verra sûrement pas le jour car Macron, confondant sans doute antiracisme et laxisme, ne va certainement rien faire pour empêcher que certaines ethnies deviennent trop importantes dans la population française.
Concernant l’inflation, si elle perdure pendant ce second quinquennat, il est presque certain que les aides, même si elles sont multiples, ne concerneront plus que les plus pauvres. En effet le quoi qu’il en coûte aura vécu et le peu d’argent restant sera sans doute consacré à autre chose comme l’atteinte de la neutralité carbone et la transition énergétique. Macron II, délivré de l’obsession de la réélection, ne cherchera plus forcément à plaire mais d’ailleurs le pourra-t-il encore compte tenu de sa majorité relative et de ce que sera la situation économique du pays ?
Les 5 prochaines années ne seront donc pas forcément une promenade de santé pour Emmanuel Macron que les 2 partis extrêmes, La France Insoumise, croyant être devenue aussi grosse que le bœuf suite au bon score de la NUPES, et le RN ne manqueront sans doute pas de critiquer. Il faut d'ailleurs réaliser que sous Macron l’importance des partis extrêmes n’a fait que progresser et que le pourcentage des modérés a fortement diminué. Par exemple à une certaine époque le parti socialiste et la droite modérée obtenaient à eux deux plus de 50 % des voix au premier tour de la présidentielle alors que maintenant Macron, LR et le PS ne totalisent qu’un peu plus de 30 % des suffrages exprimés. Et l’on peut dire que cet affaiblissement des modérés est la conséquence de la création du parti « fourre-tout » de Macron où sont venus se réfugier des personnes de droite et de gauche et il y a de fortes chances que les choses resteront en l’état tant que Macron sera là. Ajouté à cela le fait que Macron continuera de gouverner avec l’aide des cabinets de conseil qui n’ont pas leur pareil pour inventer des mesures entre autres sociétales mais souvent empreintes d'hypocrisie et l’on comprendra qu’il y aura toujours beaucoup de « subtilité » dans la gouvernance Macron, même si celle-ci sera contrariée par l’absence de majorité, gouvernance qui bien qu’elle n’aura pas été destructrice pour le pays, aura été et continuera sans doute à être assez insupportable.
La France, qui a connu par le passé la monarchie absolue, la Terreur sous la Révolution française et les guerres napoléoniennes, se remettra sûrement de l’expérience Macron même si la fin de celle-ci sera sans doute un grand soulagement. Mais pour cela il nous faudra attendre encore un peu.