2022 – Semaine 33

Le piège du climat

 


Bien que n’étant pas du tout ce que l’on appelle un climatosceptique je me demande si les températures extrêmes que nous connaissons depuis quelques années en été ne sont pas en fait dues à la situation que nous avons créée à savoir l’effet de serre causé par les rejets de gaz tels que le CO2, mais à laquelle viendrait s’ajouter une période d’augmentation « ordinaire » des températures. En effet depuis toujours le climat de la Terre a connu des fluctuations avec des périodes plutôt chaudes et d’autres plutôt froides. Par exemple, sans rentrer dans les détails, il y aurait eu une période chaude au Moyen âge, l’optimum climatique médiéval, surtout dans l’Atlantique nord, et de nombreuses périodes froides, par exemple le petit âge glaciaire du XIVe au XIXe siècle. On pourrait donc imaginer que le climat nous joue des tours et que nous sommes actuellement dans une période de réchauffement en espérant que celle-ci laissera bien vite la place à une période de refroidissement qui viendrait tout arranger. Le problème c’est que les variations climatiques que la Terre a connues par le passé se sont déroulées, si l’on peut employer ce terme, de manière « naturelle » c’est-à-dire avec un taux faible ou moyen de CO2 dans l’atmosphère (du moins à partir de 100.000 ans avant notre ère), une population mondiale et une biomasse vivante peu importantes et des paysages non encore transformés par la main de l’homme.
Et il faut remonter assez loin, environ 125.000 ans en arrière c’est-à-dire seulement 75.000 ans après l’apparition d’Homo sapiens, pour trouver une période vraiment très chaude, sans doute supérieure à celle d’aujourd’hui et accompagnée d'un haut taux de CO2, époque qui fut suivie par une période glaciaire. Ceci dit il faut bien reconnaître que l’on ne peut rien en tirer comme conclusion sinon que nous n'avons pas été responsables de ces variations qui ont été causées, entre autres, par des fluctuations de l’activité solaire, par l'altération de roches sédimentaires pour le CO2 et par la modification de la forme de l’orbite terrestre pour les périodes froides.
Mais aujourd’hui tout est différent car même si le réchauffement que nous connaissons actuellement n’est pas uniquement dû à l’activité humaine, rien ne nous garantit qu’un refroidissement soit à nouveau possible car il semblerait que nous soyons entraînés dans une sorte de spirale du climat ayant comme caractéristique l’augmentation de la température et l’accélération de cette augmentation.
Bien sûr des étés comme celui que nous connaissons cette année ont l’avantage de convaincre les quelques personnes qui en doutaient encore que le réchauffement climatique est bien réel mais ils ont aussi comme conséquence de nous faire douter de l’affirmation selon laquelle il serait encore possible, à condition d’agir, de stopper ce réchauffement. Certes il nous faut continuer de tenter de limiter les émissions de gaz à effet de serre mais nous commençons aussi à comprendre qu’il va nous falloir très vite essayer de rendre supportable ce changement climatique en nous adaptant pour continuer à vivre le moins mal possible.
Le piège du climat consiste donc à nous contraindre d’essayer de limiter le réchauffement mais sans savoir si nous allons y parvenir. Par exemple, pour revenir à mon affirmation du début, il suffirait que nous soyons entrés dans une période de chaleur d’une cinquantaine d’années avec peut-être une augmentation de 5 degrés de la température, tendance créée ou renforcée par notre activité, pour que nous atteignions très vite un haut degré de désespérance. Si tel est le cas, c’est-à-dire si nous sommes partis pour vivre longtemps ce scénario catastrophe, il va sans dire que des changements innombrables risquent d’intervenir dans nos vies et ce dans tous les domaines y compris bien sûr celui concernant le choix de nos lieux de résidence qui nous conduira peut-être à changer de région ou de pays.
Nous allons donc croiser les doigts pour que les volcans d’Auvergne par exemple se réveillent et qu’ainsi, grâce aux poussières qu’ils émettraient, ils fassent baisser l'intensité du rayonnement solaire donc la température (à noter qu'un projet fou consistant justement à injecter du soufre dans la stratosphère existe bel et bien mais est pour l'instant en sommeil). Bien sûr il y aurait du dioxyde de soufre dans l’atmosphère, des pluies acides et des bouleversements importants des phénomènes climatiques mais la température diminuerait ce qui nous permettrait alors non pas forcément de survivre mais de ne pas mourir de chaleur.